première conférence : pretrise et paganisme contemporain

Publié le par sarhane


La première conférence fut donnée par A. F., sociologue, écrivain et prêtresse nordique, sur le thème de " la fonction de prêtrise dans le paganisme contemporain ".

Elle décrit différents types d’organisations " cléricales " dans plusieurs pays nordiques. La prêtrise païenne est une question centrale dans les mouvements païens. Que les prêtres soient élus par des membres actifs, désignés pour leur expérience ou pour leurs compétences, il en ressort qu’on a besoin de chefs et de structure pour former un groupe de pratique soudé et efficace. Pourtant le nombre impressionnant d’exemples montre qu’il ne s’agit pas d’un ordre figé, au contraire des cultes monothéistes. De plus, l’accès à la charge de prêtre (ou équivalent) est généralement bien plus rapide chez les païens. Cette autorité se manifeste souvent par le fait que le ou la ou les prêtres(se-s) conduit (-sent) les rituels saisonniers. Selon les traditions, le prêtre descend directement d’une divinité (de nos jours, plutôt symboliquement) ; on peut trouver dans le même groupe à la fois un conseil "administratif " (secrétaire, trésorier, chargé des contacts…) et un représentant portant la charge sacrée ; il arrive même que les rituels soient conduits par un nouveau membre, sous les conseils de plus anciens.

Ces exemples nous amènent aux questions suivantes :

Qu’attend t-on d’un prêtre païen ici, en France ? Traditionnellement, au delà de son rôle de " meneur de rituel ", il est sensé enseigner et représenter la tradition. Mais avons nous d’autres attentes ?

Nous ne sommes pas païens que les jours de pleine lune. Comment alors incarner notre culte au quotidien ?

Ce qui nous ramène au point suivant : Les mouvements doivent ils être élitistes ou égalitaires ? En d’autres termes, doit on garder pour nous le secret du renouveau païen, continuer d’opérer dans l’intimité de nos coven, en se disant que ceux qui cherchent suffisamment bien finiront par tomber un jour ou l’autre sur des réponses ? Doit on enseigner par l’exemple ou revendiquer nos croyances ? La paganisme prône la responsabilisation de l’individu face à ses acte, la resacralisation de la nature, la restauration des mythes tant au niveau émotionnel qu’au niveau intellectuel, le retour de certaines valeurs traditionnelles comme la transmission du savoir entre les générations, … Le prêtre a le devoir de rappeler le sens et la valeur des ces notions, il joue un rôle de lien.

A.F. conlut en qualifiant la communauté païenne de communauté organique et non de société, basée sur les échanges commerciaux. Se terrer dans l’ombre, devoir se cacher pour être nous même, se complaire dans une identité de victime (je reste chez moi parce que les autres au dehors font n’importe quoi et je n’y peux rien) est totalement en contradiction avec la notion de célébration et de responsabilité de nos croyances païennes.

Publié dans casse méninge

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